Cancer de la vessie : le test rapide développé à Sherbrooke en voie de commercialisation

« Je suis heureux que la Fondation du CHUS ait été la bougie d’allumage de ce projet. Notre contribution a servi de levier à l’équipe de recherche. Avec ce financement, elle a pu amorcer l’étude, mais aussi convaincre d’autres partenaires financiers et obtenir des subventions de recherche. Encore aujourd’hui, à travers le Fonds Santé des hommes, la Fondation soutient les travaux de recherche sur le cancer de la prostate, subséquents à la découverte de cette nouvelle méthode. Nous sommes très fiers de contribuer à l’innovation en matière de diagnostic », relate le directeur général de la Fondation du CHUS, Martin Clermont.

Après un processus de validation rigoureux à l’échelle mondiale, l’équipe de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS) et du Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) s’allie avec RYND Biotech pour la commercialisation du test rapide.

« Rynd Biotech est fière de s'associer à l'équipe de Sherbrooke. Ce partenariat illustre parfaitement comment la science et l’entrepreneuriat peuvent transformer la médecine », souligne Camille Dodd, PDG de RYND Biotech. « Cette innovation, déjà suivie par des experts et investisseurs à l’échelle mondiale, représente une percée majeure pour le diagnostic du cancer de la vessie. Nous sommes en voie de finaliser le financement et le développement du prototype d’ici la fin de l’année, pour une commercialisation prévue dès 2028-2029. »

De la recherche fondamentale au chevet du patient

Dans le domaine de la santé, il est par ailleurs plutôt rare qu’une découverte franchisse toutes les étapes jusqu’à la commercialisation d’un produit concret à la suite d’une recherche fondamentale.

« C’est en misant sur la collaboration et le partage des ressources que nous avons pu identifier quatre biomarqueurs communs dans les échantillons d’urine de personnes atteintes d’un cancer de la vessie, explique le Dr Claudio Jeldres, urologue et cochercheur principal. Cette précision permet à notre test de se démarquer des autres. Mais, en plus, cette même méthode pourrait s’appliquer au diagnostic du cancer de la prostate. Notre équipe de recherche s’est d’ailleurs déjà remise à pied d’œuvre pour identifier les biomarqueurs qui y sont reliés. »

Grâce à une collaboration à l’internationale, l’équipe a développé un test qui pourrait être utilisable par toutes les populations. « Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est intéressée à notre projet, nous avons compris l’immense potentiel de notre test rapide, complète le Pr François-Michel Boisvert, directeur scientifique de l’Institut de recherche sur le cancer de l’Université de Sherbrooke (IRCUS) et cochercheur principal. Grâce à cette collaboration, nous avons pu établir des partenariats internationaux avec plusieurs universités afin de valider notre test auprès de diverses populations à travers le monde. Cette collaboration a confirmé que notre approche figure parmi les plus fiables sur le marché. »

La recette secrète de Sherbrooke : la synergie et la proximité de nos institutions

La mise en commun des expertises est l’une des grandes forces de ce projet. « Il est le résultat d’une belle collaboration entre les équipes de recherche et il est aussi rendu possible grâce à une multitude d’intervenants et d’intervenantes tant du côté de l’université que du CRCHUS », souligne le docteur André Carpentier, directeur scientifique du CRCHUS. « La volonté de nos équipes, la persévérance de nos chercheurs et chercheuses et l’apport d’étudiants et étudiantes ont permis cette belle innovation dont nous sommes tous fiers. »

Avec cette invention, on démontre de manière éloquente tout le savoir-faire sherbrookois en termes d’innovation, de découvertes et de partenariat avec l’industrie. En faisant appel au Bureau de la valorisation et des partenariats de la Faculté de médecine et des sciences de la santé, l’équipe de recherche s’est assurée d’une transition fluide vers la commercialisation du test. « Au quotidien, nous veillons à encourager les collaborations entre les équipes de recherche de nos institutions et celles de nos partenaires pour favoriser l’innovation », explique Marie-Claude Battista, directrice du Bureau de la valorisation et des partenariats. « Ensuite, nous nous assurons de mettre en place les conditions gagnantes pour le transfert des technologies vers le patient, le tout en collaboration avec TransferTech Sherbrooke, un allié incontournable de l’Université de Sherbrooke. »

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