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Bénévole depuis quelques années à la Fondation du CHUS dans un esprit de donner au suivant, Guylaine Bergeron a récemment choisi de partager une partie d’un héritage financier qu’elle a reçu afin de soutenir l’unité de psychiatrie.
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La cause de la santé mentale lui tient personnellement à cœur. Si elle choisit aujourd’hui de partager son histoire avec le public, c’est pour briser les tabous, mais aussi pour inspirer les gens à redonner à la communauté.
Guylaine Bergeron est une ancienne athlète qui a enseigné l’éducation physique au secondaire pendant plus de 30 ans. Exposée très tôt aux réalités de la santé mentale à cause des troubles de son père, elle a elle-même connu une période sombre qui l’a menée à une hospitalisation en psychiatrie.
« En 2012, j’ai été hospitalisée pendant trois mois au CHUS. Aujourd’hui encore, c’est le combat de ma vie », raconte la Sherbrookoise. « Au début, j’avais honte d’en parler. C’est un sujet très tabou et il y a aussi beaucoup d’ignorance face à la maladie mentale. Pourtant, ça peut arriver à tout le monde, ce n’est pas une question de scolarité ou de rang social. Un ami m’a déjà dit que ce n’était pas en restant couchée toute la journée que j’allais aller mieux. Ce genre de remarque fait mal et peut même démolir encore davantage. »
Déjà engagée bénévolement dans différents projets liés au sport, Guylaine a voulu mettre son expérience au service des personnes touchées par la maladie en s’impliquant bénévolement à la Fondation du CHUS. Elle a d’ailleurs récemment reçu le prix Recrue de l’année au Gala reconnaissance de la Fondation. Ces derniers mois, elle a décidé de renforcer son engagement en posant un geste concret pour la cause de la santé mentale.
« J’aime aider les gens et me rendre utile pour faire une différence dans la société. Je me suis toujours demandé, après mon hospitalisation, ce que je pouvais faire de tangible pour contribuer à ma façon », explique Guylaine. « Au décès de ma mère, j’ai eu un héritage financier et j’ai choisi d’en faire bénéficier une partie à l’unité en psychiatrie, via la Fondation du CHUS. J’ai aussi pris la décision de faire un don testamentaire pour cette cause que j’ai tatouée sur le cœur. »
Des gestes concrets pour améliorer le quotidien des patient·es
Le généreux don de Guylaine a déjà permis de remplacer des fauteuils berçants désuets par de nouveaux modèles. D'autres projets pourront également voir le jour grâce à cette contribution.
« Je regarde présentement les différentes propositions de l’équipe », explique Mario Parenteau, chef de service des unités des troubles psychotiques et des troubles affectifs au CIUSSS de l’Estrie - CHUS. « On a déjà quelques idées, comme la création d’une salle multisensorielle », poursuit-il, précisant que les besoins en santé mentale demeurent importants, et continuent même de croître.
Selon lui, la clientèle en psychiatrie augmente chaque année d’environ 5 %. En effet, des données de l’Institut national de la santé publique du Québec indiquent que le taux de visites aux urgences attribuable aux tentatives de suicide a bondi de 45,5 en 2020 à 59,2 par 100 000 personnes en 2024. Malgré l’augmentation des hospitalisations et des visites à l’urgence liées à la maladie mentale, Mario Parenteau souligne que les approches de traitement ont beaucoup évolué depuis les années 1990, moment où il a commencé à travailler au CHUS. C’est une évolution qu’il considère comme positive.
« Le message de la souffrance n’était pas pleinement compris par le personnel, raconte-t-il. Aujourd’hui, l’approche est davantage axée sur l’accompagnement humain que sur le contrôle. De plus, le travail en silo tend à disparaitre. Je me considère vraiment chanceux de travailler avec des gens passionnés, qui sont ici pour les bonnes raisons. Il faut beaucoup d’empathie pour travailler dans cette unité, car les patient·es sont dans une situation où ils et elles ne voient pas la lumière au bout du tunnel. Cependant, la santé mentale est encore un sujet très tabou. Le terme « fou » est utilisé largement. Il reste encore beaucoup à faire pour déconstruire les préjugés. »

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